Pourquoi j'arrête le Parkour, un titre plutôt évocateur, un brin provocateur. Pourtant, il n'en n'est rien. Retrouvez à travers cet article la vision d'un passionné sur le Parkour et les raisons qui le poussent à arrêter le Parkour...
Pourquoi j'arrête le parkour : mon histoire
J'ai commencé le Parkour en novembre 2004. Etant plus jeune, j'ai touché un peu tous les sports qui existent, qu'ils soient collectifs (handball, football...), individuels (natation ...), de raquette (badminton, tennis de table) ou encore de glisse (skate, roller...). Mais je n'ai jamais duré, au bout d'un certain temps, j'avais l'impression de ne plus apprendre suffisamment, d'être dans une forme de routine.
Puis j'ai découvert le Parkour avec un ami et à l'époque, nous n'étions que très peu de pratiquants dans le monde et étions rapidement associés aux Yamakasi. L'image du Parkour était un peu ringarde, pourtant j'ai tout de même accroché tout en me disant que cela n'allait pas durer dans le temps. J'avais tord puisque je fais maintenant partie des "anciens" et j'ai eu le privilège de suivre l'enseignement du Parkour auprès de David Belle, de voyager à travers le monde pour pratiquer dans des lieux uniques et j'ai la chance de pouvoir partager ma passion au plus grand nombre via mon association Parkour Paris avec des collègues de travail qui sont mes "frérots" et cela n'a pas de prix.
Pourquoi le Parkour dure
L'avantage du Parkour à un autre sport est qu'il y a tant de variable que la sensation d'arriver au bout est très peu présente (elle peut être présente pour nos élèves qui ne suivent que les cours). Ce que je veux dire par là, c'est que si vous pratiquez de jour ou de nuit, sous un soleil de plomb ou une pluie battante, dans un milieu naturel ou urbain, seul ou en groupe, le Parkour se modifie. Ainsi que si vous décidez de travailler plus en fluidité, plus sur l'aspect physique ou bien juste sur le fait de casser du saut, l'entrainement est totalement différent. Du coup, si vous jouez sur ces variables, vous n'aurez que peu de chance d'être lassé du Parkour.
Ma perception du Parkour a énormément évolué dans le temps, au début ce n'était qu'une passion éphémère qui est devenue très rapidement un travail (grâce à David Belle). Puis c'est devenu un moyen de m'ouvrir au monde à travers les voyages et les rencontres. Puis la passion a repris le dessus sur le reste pour qu'enfin le Parkour soit parti intégrante de ma vie. Pour moi, le Parkour est devenu ma normalité.
Mais pourquoi j'arrête le Parkour
Bien évidemment, je n'arrête pas le Parkour et je pense que je n'arrêterai jamais. Le Parkour n'est pas qu'une simple pratique c'est avant tout une nouvelle façon de voir le monde qui nous entoure. La perception de l'environnement évolue énormément, nous ne voyons plus un simple mur, nous y voyons un moyen d'expression, un moyen de s'affranchir du train train quotidien. Une simple barrière devient un outil pour aiguiser son physique ou sa fluidité.
C'est aussi un mentalité qui évolue, le Parkour m'a permis de me construire un mental d'acier. Je me sens plus fort et plus sûr de moi et j'ai pu constater que cela m'aidait dans le domaine sportif (lors de course, de randonnée ou de session d'escalade en voie) mais aussi et surtout dans ma vie de tous les jours. J'ai réussi à prendre des décisions importantes dans ma vie car j'avais pris confiance en moi.
Mais du coup pourquoi j'arrête le Parkour ?
Quand je dis que j'arrête le Parkour, ce n'est pas au sens propre mais en tant que pratiquant de longue date, j'ai des périodes où j'ai envie d'autre chose. En ce moment, je cours beaucoup façon trail et je fais énormément d'escalade (voie et bloc).
Là où je veux en venir c'est qu'il est important de prendre du recul sur notre pratique et au début je vivais mal ces périodes sans Parkour. Je trouvais ça mauvais de mettre le Parkour de côté, j'avais des remords et surtout du mal à comprendre pourquoi. Pourtant avec le temps, j'ai accepté ces périodes hors Parkour et je sais qu'elles me permettent d'être un traceur plus complet (via l'acquisition de nouveau schémas moteurs, de nouvelles habiletés techniques ou physiques).
A travers la pratique du trail, je travaille ma coordination et mes réflexes lors des descentes où il est important d'être précis sur ces placements de pied (pour éviter l'entorse par exemple), alors qu'en escalade (en voie), je renforce ma confiance en moi via les moments de doute entre deux dégaines lorsque que je pense chuter par manque de force ou de technique mais que je m'engage tout de même.
Ce ne sont que deux exemples concrets de ce que je vis en ce moment mais l'important c'est de tirer le meilleur de chaque expérience que vous vivez à travers la pratique d'autres sports.
Il est donc tout à fait normal d'avoir des périodes où l'on a moins envie de sauter partout. Quelques années auparavant, je mettais à profit ces périodes en renforçant mon physique, en travaillant ma détente ou en renforçant mes bras par exemple. Donc soyez créatif et surtout ne doutez pas, l'envie revient toujours :)
Morale
Voilà pourquoi j'arrête le Parkour, cela permet de me ressourcer, de développer de nouvelles habiletés. Il vaut mieux s'arrêter tout en continuant un autre sport plutôt que de pratiquer sans plaisir. Le Parkour, c'est avant tout un moment de plaisir, parfois à travers la souffrance, parfois à travers des séances plus chill. Je trouve cette citation très en lien avec l'article d'aujourd'hui:
"Du plaisir naît l'ennui par un trop long usage : savoir le varier, c'est le secret du sage"
(Citation de Publilius Syrus ; Les sentences et maximes - Ier s. av. J.-C)
En parlant de plaisir, je vous invite à regarder (ou regarder de nouveau) notre semaine en Suisse où les coachs de Parkour Paris ont subi une série de challenge:
N'hésitez pas à consulter notre avant dernier article : 9 traceurs français à suivre en 2019.
Toutes les informations sur les cours collectifs adultes et les cours collectifs ados.
Tellement vrai 🙏
Excellent cet article.